dimanche 15 février 2009

Illustratorfreaker: BARDASCUD


Jacques
, dit BARDASCUD de son nom de plume et de mine (mais nous, à la Scuderia Guzzi, on l'appelle Le Barde comme en un célèbre village gaulois résistant à l'envahisseur japonais!), nous parle de sa passion pour le dessin et comme il manie la plume d'oie aussi bien que la mine de plomb, embarquons dans son autocar citroën motorisé par un vétouine guzzi et laissons notre guide nous faire découvrir son univers graphique hors norme:

Porté très jeune au dessin j’étais également sensible aux atmosphères. Mon enfance bercée aux parfums de coke et d’huile chaude des locomotives à vapeur s’est très vite imprégnée de la vie mécanique en même temps qu’humaine.

Egalement guzziste depuis bien des années, toujours captif de l’esprit du beau fer, c’est en parcourant un bouquin de photos ferroviaires que m’est apparue l’assimilation allégorique du passé et du présent dans le même acier; celui de la moto, celui de la loco.

D’autres dessins ont suivi dans ce même esprit où le réalisme du trait fait la vraisemblance du sujet, où la figuration du détail donne vie à l’impossible.

Esprit simple au mental compliqué je n’ai jamais pu envisager un jour seulement la couleur. Sujet trop vaste pour moi, ouvert à trop de diversités de compositions pour ne pas m’exposer au risque de perdre l’essentiel : le trait.

Je m’en tiens donc depuis toujours au trio simple : graphite gomme et estompe. Cela donne une couleur unique, mais évocatrice et sensible; celle d’une nostalgie légère et qui parle à tous.


Je crée le plus souvent mes dessins de couverture tels qu’ils doivent apparaître au tirage, en format A4. Pour les autres, soit bd soit traits d’humour, je prévois une réduction d’un tiers environ. Trois crayons (dur, moyen, gras) me suffisent, ainsi que deux gommes (une classique, une toute petite taillée en biseau pour certains détails) et deux estompes (une grosse, une fine).

Ma technique repose sur le principe habituel de la réserve : on prévoit les blancs avant d’attaquer les noirs. Ne sont gommées que les parties destinées à donner un effet de blanc translucide.

Pour le sujet proprement dit mon imagination travaille dans l’esprit de recherche du détail ajouté au détail en ne laissant apparaître aucun trait de contour. Tout détail se détache sur un détail plus grand qui le met en valeur. L’effet de naturel est entièrement dépendant de cet aspect et… de l’intérêt patient qu’on lui porte.

Je ne fais intervenir l’informatique qu’en phase finale pour renforcer si nécessaire l’effet de contraste de l’ensemble du dessin afin de m’éviter le risque de compromettre l’équilibre général par des renforts crayonnés.


Cette tendance naturelle à la douceur du trait se retrouve dans mes bandes dessinées, où la méchanceté se contient tout entière dans le texte.

La destination de ces dessins étant mon fanzine de moto (Ze Nourjal de la Scudéria Guzzi), leur conception est dépendante de la mise en page journalistique. Je crée les bulles séparément, que je scanne et assemble ensuite à l’ordi. Je n’ai pas droit à plus d’une page.

Le scénario, fourni par des copains quand ce n’est pas par moi, se réduit donc à un synopsis né le plus souvent dans la vacance relative de l’esprit que favorisent nos longues courses à vélo (ce que, bizarrement, ne provoque pas l’aviron par exemple).

La forme graphique peut être assez variée car traversée d’influences multiples au gré de ma curiosité et de mes lectures.


Notre voyage dans l'autocar citrozzi de la Cie Bardascud touche à sa fin...trop tôt assurément, mais revenez régulièrement à l'agence de voyage ZCM pour découvrir d'autres belles illustrations du Barde qui seront mises en ligne au fil du temps qui passe...

Motosapiens

1 commentaire:

  1. espérons que le jour du buffet (à la fin de l'aventure) vous n'allez pas le ligoter et le bâillonner...pov'barde

    superbes dessins !

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